Geek Plus : les robots à l’assaut des entrepôts e-commercePour cette 1ère représentation de la Chine au Deliver 3, Lit Fung, directeur général de Geek Plus Robotics a partagé, lors de la Keynote sur la robotisation des entrepôts, sa vision des robots warehouse. L’occasion pour nous de découvrir cette jeune start-up chinoise d’à peine 3 ans à la croissance fulgurante.

 

 

 

Disparition du robot Kiva et avènement des start-ups de robotisation

Nombreux sont ceux qui ont découvert les premiers robots warehouse au travers des vidéos virales des entrepôts d’Amazon où de petits robots orange, les robots Kiva, effectuent leur danse chorégraphiée à la seconde. Leur tâche : soulever et apporter les étagères sur lesquelles se trouvent les articles nécessaires aux préparateurs de commandes.

Ces armées de robots, toujours plus nombreuses chaque année, permettraient selon certaines sources de réduire les coûts opérationnels d’Amazon d’environ 20%.

Tout commence en 2012 par le rachat de Kiva Systems, concepteur des robots Kiva. Faisant sienne la technologie des robots warehouse et s’en réservant l’utilisation exclusive, le géant du e-commerce a orchestré leur totale disparition du marché. Le groupe prend de fait une avancée considérable dans automatisation de ses entrepôts.

En outre, cette disparition programmée des robots Kiva ouvre une brèche de taille dans le monde du warehousing, brèche que des start-ups de robotisation se sont empressées de colmater !

Parmi elles, Geek Plus, avec plus de 3000 robots vendus à des sociétés mythiques telles qu’Alibaba et des effectifs multipliés par 30 en l’espace de 3 ans, est l’une de celles dont la croissance est des plus édifiantes.

Son portefeuille de clients va, d’ores et déjà, bien au-delà des frontières de la Chine et même de l’Asie. Ses activités à l’étranger ont pris une telle ampleur que, début 2018, un bureau qui leur est spécialement dédié a même été ouvert à Hong Kong afin de répondre au mieux aux demandes des marchés européens et d’Amérique du Nord.

Robots warehouse : un énorme potentiel de marché

Cette croissance exponentielle s’explique simplement, selon Lit Fung. Les entrepôts à robotiser sont légion, la très grande majorité fonctionnant toujours en mode « traditionnel ». A cela s’ajoute, que face à l’efficacité redoutable des géants du e-commerce, la robotisation et l’automatisation des entrepôts semblent inéluctables à un nombre de plus en plus croissant d’e-commerces.

Dans ce contexte, Geek Plus adopte une approche stratégique privilégiant la conquête rapide de parts de marché plutôt que l’appât du gain via d’importantes marges. Ceci leur permet de proposer leurs robots à un prix accessible avec un retour rapide sur investissement estimé à 2-3 ans, ce qui constitue un argument de taille pour convaincre de nouveaux clients de passer à la robotisation de leurs entrepôts.

Au-delà du prix, les entreprises ne risquent pas d’être trop difficiles à convaincre au vu de l’intense pression à s’aligner sur les nouvelles normes de livraison – en 24 heures, gratuite, retour gratuit – dictées par les géants du e-commerce. Afin de suivre les cadences infernales notamment durant les périodes de fêtes et de promotions et, ainsi, de satisfaire les exigences grandissantes des clients, elles n’ont d’autres choix que de trouver des solutions logistiques capables d’augmenter leur productivité, leur permettant d’offrir une livraison rapide et rentable. Cette course à la productivité accélère de fait le déploiement de robots dans les entrepôts, qui bien que, dans un premier temps, étaient affectés uniquement aux charges lourdes de manutention, s’attèlent peu à peu à des tâches de manipulation habituellement vouées à l’homme.

Lit Fung, directeur général de Geek Plus Robotics

Lit Fung, directeur général de Geek Plus, lors de la keynote sur la robotisation des entrepôts

 

Finissons par un dernier élément déclencheur du déploiement rapide des robots warehouse : l’omnicanalité. L’on peut, en effet, remarquer que la bataille entre e-commerce et magasins physiques est bel et bien dépassée, laissant place à un modèle omnicanal où les canaux de distribution qu’ils soient online ou offline n’ont plus de frontière. La supply chain, en s’adaptant à cette évolution, s’est complexifiée ouvrant la porte à des solutions fusionnant au sein d’un même système le traitement des achats en ligne et hors ligne issus des différents canaux.

Des tendances logistiques ayant vu le jour ces dernières années – véhicules de transport autonomes, clones de livraison -, force est de constater que le robot d’entrepôt est bien celui qui n’en est plus au stade de l’expérimentation et des tests Bêta. Il est bien parti à la conquête des entrepôts… La revanche des machines a sonné !

Anissa Aïssaoui

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